Des ouvrages philosophiques sur le vélo, il y en a, mais moins que des physiologiques…
J’ai lu, cet été « Le coureur et son ombre » d’Olivier Haralambon. Surprenant livre sur le vélo, à la croisée de la philosophie, de la sociologie, de l’introspection et (eh oui !) de la poésie. Un livre à ranger à côté du « Manuel du guerrier de la lumière » de Paulo Coelho, mais version cycliste…
Ce livre, déroutant de prime abord, est écrit comme un coureur grimpe un col. Dès les premières envolées philosophico-lyriques, on s’interroge sur la capacité de l’auteur à tenir la distance, atteindre le sommet du col. Mais c’est ce qui fait l’intérêt de la course. Défaillance ? Victoire ? Soudain, il accélère, plante une attaque avec une succession d’images traitant du coureur, du peloton, du dopage… Il s’envole. Parlant des coureurs au sein du peloton lancé à bloc « Le spectacle de ces deux cents solitudes exacerbées lancées à plein poumons (…). », visant au plus juste ce que nous avons tous ressentis. L’attaque se poursuit, les images se succèdent. Puis, peu à peu, elles deviennent moins surprenantes. Le lyrisme se fait moins aérien, voire pesant. Le grimpeur commence à pédaler carré. Il se rassoit sur sa selle et fini le chapitre tant bien que mal. Va-t-il se faire reprendre par le peloton ? Non, il se redresse sur ses pédales. On repart sur un nouveau chapitre, un nouveau sujet… Et la magie reprend… Quelque page plus loin, un autre coup de moins bien… Et ça repart…
Finalement, c’est ce que j’ai aimé dans ce livre. Ce côté fragile et aérien. Comme on s’attache plus au grimpeur flamboyant, avec ses faiblesses, qu’au rouleau compresseur qui gère les watts au millimètre…
Si au cours de l’automne vous avez des questions existentielles sur « pourquoi courir » plutôt qu’une simple pratique contemplative…