Mon psyché a dû évoluer à l’envers.
Je me rappelle quand j’ai vu pour le première fois cette fameuse image du poing levé vers 1970-1975, j’avais moins de 10 ans et on m’a dit : regarde ces vilains messieurs, qui ne respectent pas une prestigieuse institution telle que les JO, tu te rends compte, ni leur hymne national, qui ne savent pas rester à leur place, qui crachent sur leur propre pays, de dangereux communistes qui veulent nous détruire, et en plus ils sont noirs, etc. (J’ai grandi dans un milieu très conservateur). J’étais influençable, forcément j’ai tout gobé.
Ce n’est que des années plus tard, en creusant le sujet et en apprenant les représailles qui ont suivis, avec des conséquences à vie pour ces athlètes, y compris le troisième, qui portait un badge de soutien à la cause, que j’ai pris toute la mesure de l’énorme courage qu’il a fallu. Et maintenant, je pense que tous les trois sont des héros. 50 ans plus tard, cette image est hélas toujours d’actualité et selon moi est toujours aussi forte.
Vers la même époque 70/75 un coureur cycliste belge gagnait tout, et son surnom était le Cannibale. Je ne prenais pas ce surnom au pied de la lettre bien entendu, mais il ne sonnait pas de façon sympathique à mes oreilles, c’était un repoussoir pour moi. Et par conséquent je ne me suis jamais intéressé à lui.
Et à cette époque aussi, j’avais vu à la télé une arrivée de course, un sprint dans lequel un coureur néerlandais n’avait pas hésité à balancer ses compagnons d’échappée dans les balustrades, avec le commentateur qui hurlait que pour ce genre de coureurs, qui courent uniquement pour l’argent, tous les moyens sont bons. Et effectivement je trouvais aussi cela pas glop du tout.
Ce qui fait qu’en grandissant, je ne me suis jamais intéressé au sport professionnel. Quand l’affaire Festina a éclaté, cela devait faire déjà plus de 10 ans que je ne regardais plus le sport à la télé.
Au début de ma pratique sportive, je ne faisais pas de compétitions, et je ne m’y intéressais pas. Quand j’ai commencé à mettre des dossards, un multiple vainqueur du Grand Raid fut impliqué dans une histoire de dopage, suivi par un autre sur une course pédestre bien connue dans ma région. Depuis, je ne regarde jamais le classement des courses, seul mon propre chrono m’intéresse, ainsi que dans une moindre mesure des gens que je connais personnellement.
C’est pour toutes ces raisons qu’aucun sportif ne fut ou n’est mon idole (pour ses performances sportives).
A+
Cricri